Pour Sarah, la chanson est une manière d’interroger le monde dans lequel nous vivons et celui que nous espérons. Avec son piano, sa guitare, un plateau à thé, des aiguilles à tricoter, un pupitre d’écolier ou encore une poubelle, Sarah allie théâtre et chanson dans des mises en scène délicates et déjantées. On rencontre de petits personnages qui nous interrogent sur notre rapport au monde, aux autres et à nous-mêmes. Ses propres mots rencontrent ceux de la chanson à texte des Amériques à nos rives franco-espagnoles qu’elle traduit (folk et gospel américains, Leonard Cohen, Atahualpa Yupanqui, Sylvio Rodriguez) Sarah se donne comme défi d’engager le spectateur autant qu’elle s’engage elle-même.
Depuis ses premiers mots, Sarah mémorise tout ce qu’elle entend et les chante. À huit ans, Sarah prend en otage neuf camarades de sa classe pendant toute une année et les fait répéter chaque récréation l’histoire de Pinocchio qu’elle écrit et met en scène. Sa première création en public ! Formée au Conservatoire en piano en France, c’est au Québec qu’elle apprend la guitare en autodidacte. Elle écume les bars et les petites scènes, et crée un spectacle de chansons originales pour piano guitare et poubelle. “Un éboueur ramasse les petits bouts de nous qu’on a fait tomber en marchant”. Le spectacle Puissances endormies remporte le prix Vision Diversité et Place des Arts.
Elle devient l’élève de Philippe Noireaut, pianiste compositeur (Léo Ferré, Serge Reggiani, Claude Nougaro, Gilles Vigneault, Renée Claude…), se lie avec Claude Lemesle et suit les cours de Jean-Luc Galmiche (compagnie Mime Marceau). Après un passage devant des détenus de la prison de Montréal chez les Souverains Anonymes, elle veut explorer d’autres espaces et se met à jouer à domicile, dans des fournils de boulanger, des caveaux de vignerons, des fermes, des centres équestres dans les zones rurales en France, mais aussi en Suisse et à l’île de la Réunion.
Elle crée le spectacle Lettres à ma génération tiré de son premier livre, mettant en scène des lettres adressées à des destinataires qui ne peuvent pas répondre pour interroger ce que nous pourrions être ensemble, le temps d’une lettre. Elle y parle d’éducation (lettre à ma maîtresse), des rapports intergénérationnels (lettre à L. Leakey), du journalisme (lettre à Denise Glaser), de la possibilité de se dépasser (Lettre à une éléphante). Elle remporte le prix du public au concours du Limonaire en présence de Anne Sylvestre.
Dans le spectacle Quai des Possibles elle intègre des chansons d’auteurs à ses propres textes, pour explorer les espaces où inventer un autre monde possible, dans une mise en scène coup de poing. Ce spectacle est présenté en première partie de Agnès Bihl au festival Tréportrait où elle partage la scène avec Nilda Fernandez et Yves Jamait. Pour voir des extraits de ce spectacle cliquez ici.
Une nuit, devant Notre-Dame de Paris en feu, elle rencontre un musicien de rue qui chante Leonard Cohen. Elle découvre alors et explore la chanson de rue et passe tout un été à chanter six heures par jour dans les rues. De cette expérience est né un nouveau spectacle à emporter dans sa guitare, D’une rive à l’autre, où elle explore en trois langues les enjeux de liberté et d’attachement à la terre, et traduit des chansons. Pour voir des extraits de ce spectacle cliquez ici.
Sarah prépare un spectacle de chansons tirées du répertoire hispanophone bilingue, J’ai l’espoir qui boite, et un spectacle de chansons originales en français inspirées du folk américain, Là où les rêves sont fertiles.
Entrevue à Radio Albigès avec Will